S’IL ACCEPTE MON INVITATION, VOILÀ LES QUESTIONS QUE JE POSERAI À FRANÇOIS FILLON

Par écrit, ou bien à la radio s’il accepte de venir, voilà les questions auxquelles François Fillon devrait répondre pour dissiper le malaise qui persiste autour de ses emplois familiaux. S’il me fait parvenir des réponses, je les publierai ici. Et s’il préfère que nous nous retrouvionà l’antenne pour un entretien en direct, il sera évidemment le bienvenu. Voici la forme que pourrait prendre notre conversation:

 

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Bonjour François Fillon,

Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation. Les questions que je vais vous poser nous permettrons d’aller au fond de l’histoire qui trouble les citoyens et qui empoissonne votre campagne présidentielle.

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Vous avez employé votre épouse et vos enfants comme assistants parlementaires pendant plusieurs années. Vous l’avez fait en respectant la légalité, assurez-vous, mais dans des conditions qui nous poussent à vous faire préciser votre conception de la vie politique au service de vos concitoyens.

1/ Entre septembre 2005 et juin 2007, votre épouse était salariée à l’Assemblée Nationale par votre suppléant, Marc Joulaud, député de la Sarthe, et durant cette période vos enfants, Marie et Charles, l’étaient eux pour votre compte en tant que sénateur de la Sarthe. Ce cumul familial a-t-il suscité chez vous un problème de conscience, ou bien avez-vous trouvé cela normal?

2/ Est-ce à votre demande que le député de la Sarthe, Marc Joulaud, a décidé d’employer votre épouse à partir de juin 2002?

3/ Cet emploi s’est étalé entre 2002 et 2007, le temps d’une législature. Au fur et à mesure du temps, le salaire de votre épouse a augmenté pour culminer, à la fin, à 7900 euros brut. Puisque vous possédez un compte-joint et que vous êtes mariés sous le régime de la communauté, deux précisions que vous avez-vous même apporté, on peut considérer que vous étiez au courant de ces augmentations de salaire. Le confirmez-vous?

4/ Avez-vous demandé, au député ou à votre épouse, les raisons de cette augmentation?

5/ Ou bien, est-ce à votre demande que cette augmentation a eu lieu?

6/ Le fait qu’à elle seule votre épouse ait perçue environ 80% de l’enveloppe destinée aux assistants parlementaires vous-a-t-il troublé?

7/ Avez-vous cherché à avoir des explications? En avez-vous eu?

8/ Convenez-vous que cette situation est assez unique dans les annales des assistants parlementaires?

9/ Votre fille, Marie, vous a assisté lors de votre mandat de sénateur de la Sarthe, d’octobre 2005 à décembre 2006. Vous l’avez indiqué vous même: son travail a consisté à rassembler de la documentation pour le livre que vous avez publié en octobre 2006 et qui s’intitule: « La France peut supporter la vérité ». Selon vous, l’argent du Sénat peut-il être dépensé pour une activité totalement privée comme l’est l’écriture d’un livre?

10/ Ce livre, que vous avez édité aux éditions Albin Michel, vous a rapporté de l’argent. Combien?

11/ Donc, le travail effectué par votre fille elle même payée par le Sénat a contribué à votre enrichissement personnel. Cela ne vous gêne-il pas?

12/ Alors même qu’elle était votre assistante, votre fille est entrée à l’EFB (École de formation du barreau) en janvier 2006 et a effectué en parallèle un stage d’avocate dans un cabinet, pour lequel elle a bien évidemment été payée. Ce double emploi vous a-t-il posé un problème dans l’organisation de votre travail parlementaire?

13/ Quel temps, en pourcentage, si vous pouvez l’évaluer, votre fille a-t-elle consacrée à l’assistanat parlementaire pour laquelle vous l’avez rémunérée?

14/ Cette situation vous a-t-elle posé un problème moral?

15/ Votre fils, Charles, a lui aussi été employé au Sénat, de janvier à juin 2007, sur votre enveloppe destinée aux assistants parlementaires. Si votre fille était payée 3800 euros bruts, votre fils, lui, était payé 4800 euros bruts. Comment expliquez-vous cette différence?

16/ Ces salaires sont à peu près le double de la moyenne des salaires pour des assistants parlementaires. Qu’est-qui justifie, selon vous, cette rémunération?

17/ Votre fils Charles, ainsi que vous l’avez-vous même dit, a rassemblé des bases documentaires qui ont contribué à l’élaboration du projet de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. L’argent que le Sénat met à la disposition des parlementaires pour les aider dans leur travail peut-il être employé pour une campagne électorale?

18/ Vous êtes-vous posée la question à ce propos? Avez-vous éprouvé un regret moral?

19/ Votre épouse Pénélope a de nouveau été votre assistante entre juillet 2012 et novembre 2013. Vous étiez alors député de Paris. Vous avez dit à plusieurs reprises que sa connaissance de la Sarthe vous était précieuse et que c’est pour cela que vous l’avez salariée quand vous même étiez élu dans la Sarthe. Pourquoi avoir décidé de l’employer à nouveau quand vous êtes devenu député de Paris?

20/ Quel a été alors son salaire?

21/ Vous avez mis fin à son contrat en novembre 2013, quand la loi sur la transparence de la vie politique, consécutive à l’affaire Cahuzac, a obligé les parlementaires à rendre public le nom de leurs assistants. Pourquoi avez-vous pris cette décision à ce moment là?

22/ Votre épouse ne vous était donc plus utile dans cette fonction?

23/ Est-ce un sentiment de remords qui vous a fait mettre fin à son contrat? La conscience d’une situation anormale, même si elle était légale?

24/ Durant cette période, votre épouse a également été salariée de la Revue des deux mondes. Comment répartissez-a-t-elle son temps de travail Entre Ces deux emplois?

25/ Quel a été, en pourcentage, le temps qu’elle a consacré à sa fonction d’assistante parlementaire?

Merci, Monsieur Fillon, d’avoir accepté notre invitation.

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